La peau d’un fruit
2006
Auteur
- Victor Haïm
Mise en scène
- Anne Bourgeois
Scénographie
- Chris et Sarah Radulescu
Bruitages
- Brock
Distribution
Victor Haïm
Brock
- comédien bruiteur
Quelques notes de Anne Bourgeois
Mélange des genres… Un « puissant » homme, interprété par Victor Haïm, terroriste bardé de grenades et réfugié sur un piton rocheux, c’est une image réaliste.
Sa paranoïa qui le pousse à parler tout seul arrive à le rendre comique. L’arbre dont les branches s’allongent comme par magie, les têtes des cadavres qu’il a décapités qui repoussent comme des glands sur l’arbre, l’oiseau qui guette sa fin probable… sont des éléments poétiques. Comédie poético-guerrière ? Pamphlet sur la société de la violence, la notre ? Pochade clownesque sur la dictature ? C’est la direction du jeu qui prend en charge la fonction réaliste et menaçante du texte. L’espace (de Chris et Sarah Radulescu) est une zone abstraite qui nous raconte la montagne par la matière bosselée et ocre de son sol. L’arbre, partenaire de jeu du protagoniste, est manipulé par un comédien-bruiteur (Brock) qui répond à la folie meurtrière de Raoul Réal par l’illustration d’une nature hostile et pensante. Ce deuxième comédien, diabolique machine à jouer pour notre tortionnaire, peut à la fois devenir la conscience souillée de Raoul, l’incarnation d’un dieu qui joue avec lui, ou simplement l’intérieur presque ingénu et inoffensif d’un cerveau tout entier dévoué au mépris de l’homme.
Anne Bourgeois